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Sans varus équin

La musique du tic-tac de l’horloge
Régulier
Le balancier du métronome
Mesuré
Les deux temps du tempo
Où poser tes godillots.

Deux noires pointées
Une Flânerie
Des triples croches envolées
Une ânerie
Si la portée est difficile
Silences et soupirs sont graciles

La foulée agile
Dosée
Seul le terrain décide
Ses aspérités
Les montées dans les cailloux
Les descentes dans la boue

Pas de pas de l’oie
Une deux
Au canard casser la patte trois
Trois, deux
Les deux pieds sains
Sans varus équin

Seule façon de prendre la cadence
Un jeu d’enfant
Un pied devant l’autre et on recommence
Oscillant
Toujours la même rengaine
Mais de toutes les fredaines

La liberté comme locomotive
Solide
Pas d’autre alternative
Qu’être mobile
Le sac sur le dos
Affûte ton espéranto

Ce gars encore inconnu
Est un ami
Ne tire pas à vue
Vas vers lui
Oublies ton pavillon
Et partage ton quignon

Les jours sans cette chance
Seul
Remonte le chemin en méditant
Ou le fleuve
Tu marcheras en ta compagnie
Et avanceras aussi

Sur le sable mouillé
A Sangatte
Sur les passages cloutés
Vers Mbabane
Les étoiles comme GPS
Défais toi de toutes ces laisses

Il n’y a qu’un pays
Pas de frontières
Danse sur lui
Écoute ses mystères
Ne restes pas sur tes certitudes
Vas apprendre des autres latitudes

Tu peux rester ici
Toujours perdant
Si ce que tu sais te suffit
Jamais savant
Sache le, les chemins sont des maîtres
Et tes pieds sont des ailes
Basket montante suspendue à une clôture de piquet en bois, plantés dans le sable. On devine qu'il s'agit de l'accès à une plage.